My Beautiful Seventies

Vieillir n'est pas (toujours) une punition

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Par Michèle Fitoussi
24 juin · 6 mn à lire
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Louis Bertignac

Bienvenue dans My Beautiful Seventies

SOMMAIRE

1. Édito. Le troisième acte.
2.Rencontre avec Louis Bertignac, guitariste et co-fondateur du groupe Téléphone.
3.Revue de presbyte. Travailler vieux, travailler mieux. Pourquoi on grisonne.
4.À votre santé ! Faut-il guérir du vieillissement ?.
5. Vieux et heureux : The Ageist.
6. Les 70e rugissants : Paul et Rod.
7. MBS a aimé. Un film, Maria de Jessica Palud. Un livre, Les Enfants Opperman, de Lion Feuchtwanger.

Le troisième acte.

Brillante autant que sublime - elle était alors dans la plénitude de ses Beautiful Seventies - Jane Fonda a donné en 2011 une conférence Ted sur le vieillissement, qui est toujours d’actualité. Dans ce speech, elle compare l’existence à une pièce de théâtre, dont le troisième acte, peut-être le dernier, serait le troisième âge. Le dernier tiers de l’existence. Un troisième acte où on serait plus tolérant, plus bienveillant, plus apaisé en somme. Tout ce que Louis Bertignac, affirme être devenu aujourd’hui après un passé plus tumultueux, en restant cependant le rocker adoré de son public. Une meilleure version de lui-même, en somme.

Car vieillir c’est se rigidifier ou se bonifier, comme me le répète souvent une amie chère. On a le choix. Soit se rabougrir en regrettant le passé, en ruminant sur sa vie, en ne soldant pas ses comptes. Soit s’épanouir en considérant que ce troisième acte est une chance pour s’alléger de tout un fatras encombrant, culpabilité, remords, regrets, etc. Un troisième acte où on profite avec gratitude des bons moments, en sachant que le temps est désormais compté et où on continue à apprendre. Victor Hugo qui fut un jeune homme vibrant avant de se changer en patriarche à la barbe blanche , écrivait : «  Je ne vieillis pas, au contraire, ma pensée croit ». On le croit.

LOUIS BERTIGNAC :

“Faire de la musique sur scène, c’est le dernier truc que j’arrêterai.”

On s’est rencontrés en virtuel, par la magie de l’écran d’un ordinateur car nous n’habitons pas la même ville. Mais même derrière la paroi de verre, Louis Bertignac s’est montré chaleureux, sympathique, charmant, avec sa tignasse blanche. On n’avait pas vu vieillir cette légende du rock. Lui non plus ne se voit pas vieillir. La musique et un entourage jeune, ça conserve ! Je me suis souvenu de la première fois que je l’ai vu jouer de la guitare sur scène. Téléphone, son groupe mythique, donnait un concert à l’arrache à la fac Dauphine. Les quatre musiciens, Richard Kolinka, Jean-Louis Aubert, Corinne Marienneau, et Louis Bertignac étaient quasi des inconnus… Ils ne le sont pas restés longtemps. Ça remonte à…..Oh et puis, on s’en fiche un peu, non ? L’important c'est qu’il continue à jouer en solo, avec le même plaisir. Et qu’il soit là, devant moi, avec son grand sourire et sa joie communicative pour me raconter son amour des siens, de la musique et de la vie.

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